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Le cri du menhir
23 février 2009

Merci à tous !

Gilles Servat a raconté ses histoires et chanté ses plus belles chansons à l'Océanis, à Ploemeur (56), le 6 mars dernier !

Un rendez-vous exceptionnel signé Brocélia et Chemin Faisant !


La fête fut un véritable succès !

130 personnes se sont laissées ravir par l'apéro-conte célébré par les conteurs de Brocelia, sous le trait virevoltant de Marmou et Gwendal. Durant le banquet, Rhum et eau ont inauguré la partie musicale, avant que Môssieur Gilles Servat nous livre, avec beaucoup de complicité, l'histoire légendaire du Cochon de Mac Datho. Une heure des plus belles chansons du célèbre barde achevèrent ensuite d'enchanter le public, qui put en outre rencontrer les artistes pour une dédicace.

Photos : Kload Roparz et Matt

Merci à tous d'être venu et d'avoir permis que cette soirée réussisse !


A bientôt, dans les librairies, les salons, et le 9 mai pour la Fête du Cri !



L'Interview : Jean-Marc Derouen et Gilles Servat parlent aux menhiriens !


A l'occasion de la grande soirée de contes et chanson qu'ils animeront le 6 mars prochain à Ploemeur, les deux compères répondent à quelques questions posées à leur nez et à leur barbe (qu'ils ont tous deux bien nourrie).

C'est en 2007 que Gilles Servat a commencé à travailler avec Jean-Marc Derouen pour la mise en scène de sa création "Le Cochon de Mac Datho", texte gaélique ancien, texte du 5ème siècle qu'il a lui-même traduit en breton puis en français.

Membre de Brocélia depuis 2008, travailleur acharné et passionné, Gilles élabore, façonne, cisèle, découpe, expérimente tant au niveau de l'oralité que de la gestuelle. " Je découvre un nouveau rapport au public et après plus de 35 ans de chansons, c'est vraiment surprenant et agréable" se plaît-il à dire. Son spectacle-conte est plein de vie, de rires et de situations ubuesques. Il interpelle l'auditeur lorsque celui-ci se souvient qu'il a été écrit plus de 1000 ans avant Rabelais. Gilles prend alors un malin plaisir à nous l'offrir, ponctuant le texte de quelques refrains nouveaux, drôles et savoureux qui réjouissent nos oreilles...

En solo ou avec ses deux musiciens exceptionnels (Audrey Le Jossec à l'accordéon diatonique et Nicolas Quéméner à la guitare), Gilles vous entraîne dans un monde rabelaisien ou la démesure rime avec la dérision, ou violence et bizarrerie vont de pair, où le spectateur se laisse guider au fil des images surréalistes et décalées.

 

Jean-Marc, Gilles : quand, comment, où et surtout pourquoi vous-êtes vous rencontrés ? Contez-nous votre first sight !

Jean-Marc Derouen : J'ai rencontré Gilles par hasard. ! Cela étant, je n'étais pas plus étonné que cela puisque Gilles est une légende vivante et pour un conteur, rencontrer une légende vivante, c'est vraiment sympa et c'est rare !

Gilles Servat : J'ai rencontré Jean-Marc à Poulfetan où je donnais l'Histoire de Cochon de Mac Dathó. Il a constaté les dégâts et m'a proposé d'améliorer les choses. Que Toutatis le bénisse! Depuis je m'éclate!

 

Jean-Marc, qu’est ce qui te plait chez ce natif de Tarbes ? Inversement Gilles, qu'est ce qui te déplait chez Jean-Marc?

J-M.D. : Ce qui me plait chez Gilles c'est tout le bien qu'il va dire de moi lorsque tu vas lui poser cette question stupide qui repose sur l'idée qu'il y ait quelque chose de moi qui puisse lui déplaire ! Suis-je clair ? (si tu continues à me poser des questions stupides, je vais te faire avaler ton crayon et ton bloc-notes vite fait...)

G.S. : Ce qui me déplaît chez Jean-Marc c'est son talent. Je suis vachement jaloux! Juste une précision pour Tarbes. J'y suis né le 1 février 1945. En mai, mes parents sont rentrés à Nantes et je n'y suis jamais retourné — vu qu'on n'avait aucune famille là-bas—, sauf une fois pour chanter. Cela dit, si nous étions restés à Tarbes, j'aurai fait une autre carrière. Parachutiste, peut-être…

 

Jean-Marc, Gilles, qu’est ce qui vous plait autant à faire rien qu’à raconter des histoires ? Choisissez une réponse parmi ces quatre propositions :

A. Le fait de s’évader du réel pour plonger, tel un Peter Pan, dans le monde de l’imaginaire

B. Le goût du spectacle, jouer sur scène du suspens et incarner tout un tas de personnages.

C. Transmettre et faire vivre une culture orale aux jeunes et aux moins vieux des vieux.

D. Mentir aux enfants en leur faisant croire que les fées ça existe ! Yark ! Yark !

J-M.D. :  A-B-C-D- + E : Pour être franc (et breton de surplus), c'est le fait de s'évader du réel pour plonger, tel Peter Pan, dans le monde de l'imaginaire avec un goût réel du spectacle et de la scène sur laquelle tu incarnes un tas de personnages qui font revivre une culture orale aux anciens mais aussi aux jeunes tout en affirmant, espèce de journaliste à la mords-moi le nœud, que les fées ça existe bel et bien et qu'elles sont toutes là, le jour de ta naissance, à te donner des compétences pour te débrouiller dans la vie... La meilleure preuve qu'elles existent c'est que manifestement à voir les questions que tu me poses, le jour de ta naissance, elles ont du rater le R.E.R. et arriver en retard chez tes parents ce qui leur arrive manifestement pas souvent...

G.S. : A et B et surtout faire sur scène autre choses que de chanter. Je ne veux pas dire que j'en ai marre de chanter! J'aime la scène. C'est la cerise sur le gâteau de la vie d'artiste parce qu'on est enfin avec le public. J'aime sentir les émotions passer. J'ai donc envie des sensations différentes et complémentaires que m'apporte le conte.

 

Gilles, tu es musiciens, chanteur, écrivain, maintenant conteur… mais quid des arts graphiques ou picturaux ? Quel est ton rapport au dessin, à la peinture ?

G.S. : J'ai fait les Beaux Arts et je me destinais à la peinture, à la sculpture et à la gravure avant de rencontrer le public sur scène (retour à la question précédente). Je n'ai pas le temps de dessiner ou de peindre. Je sculpte un peu pour me changer les idées, une fois par an. Je ne dis pas que… pour ma retraite… J'ai un coin de mon cœur dans les arts plastiques. J'ajoute que, toujours parce que c'est l'émotion qui m'anime (en restant lucide sur les idées), l'art conceptuel me fait chier. Donc j'ai bien fait de chanter!

 

Gilles, ce spectacle de conte, c’est une nouvelle carrière qui commence ? Tu as d’autres textes à conter en vue ? Pourquoi pas une adaptation SF de l’univers que tu as développé dans les Chroniques d’Arcturus ?

G.S. : Je n'en sais rien. Je vais continuer avec Jean-Marc. Pour l'instant, je n'ai rien écrit. Un roman et un conte, c'est très différent. Le roman c'est comme la peinture: travail solitaire sans contact avec le public.  Est-ce que je serai capable d'écrire un conte? On verra. Il y a aussi d'autres contes irlandais incroyables que j'ai envie de faire connaître. Je pense à l'exil des fils d'Uisnech, un prototype de Tristan et Iseut.  Mais Tristan et Iseut, à côté, c'est du roman photo pour midinette!

Interview menée par courriel le 23 février 2009, entre Lyon et quelques endroits en Bretagne


 

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